Lumière sur la boutique Shop Solidaire

Chose promise, chose due, on continue avec la mise en lumière de nos vendeurs !

Après notre entrevue de Patmouille, nous vous faisons découvrir la boutique solidaire, Shop Solidaire. 

Shop Solidaire : la boutique solidaire de la Croix Rouge 

Shop Solidaire, c’est la boutique de l’activité d’insertion de la Croix-Rouge Béarn Solidarité, à Lescar, près de Pau. La  boutique Shop Solidaire compte 115 salarié·es en parcours d’insertion, au sein de la zone de tri des dons et dans la boutique. Et c’est dans un petit local que travaille Arnaud, opérateur Label Emmaüs, avec qui nous avons échangé.  

Rencontrez Arnaud, opérateur Label Emmaüs chez Shop Solidaire 

• Constance : Depuis combien de temps êtes-vous opérateur Label Emmaüs et depuis quand votre structure s’est-elle lancée en ligne ?

Arnaud : Je suis opérateur sur l’activité Shop Solidaire en ligne depuis septembre 2022, très vite rejoint par Fabiana. Aujourd’hui je suis seul car elle est partie au mois d’août. 

L’activité Shop Solidaire existait déjà, lancée par les ateliers d’insertion Croix Rouge en 2017. On l’a reprise alors qu’elle était en pause. On nous a donné les rennes et on a dû découvrir et s’organiser suite et grâce aux formations de Label Emmaüs. 

• À quoi ressemble votre “journée type” ?

Avec Fabiana, on avait une organisation horizontale en binôme sur Shop Solidaire. Le lundi on s’occupait des commandes du week-end. En parallèle, on discutait de la gestion de la boutique solidaire en ligne. On s’était réparti les autres jours, avec des expéditions tous les deux jours, et le reste de la journée consacré à la création d’annonces.

L’avantage d’être en binôme c’est de se contrôler et de s’améliorer constamment. La hiérarchie d’une décision n’est pas liée à une autorité : on discutait le lundi de notre manière de travailler les jours où on était en solo. À deux, il y a une vraie complémentarité des connaissances, c’est une richesse. 

Aujourd’hui, avec mes encadrant·es, on réorganise pour maintenir l’efficacité qu’on a atteinte, malgré que je suis maintenant seul. Ce qui est génial aussi est de pouvoir travailler avec les collègues, par exemple des coups de main de salarié·es qui viennent au local quelques après-midis. 

• Quelles sont les réussites et les défis que vous avez rencontrés depuis votre arrivée chez Shop Solidaire ? 

Shop Solidaire disposait d’un local avec des étagères de stockage, de postes règlementaires et d’un stock qualitatif, bien évalué au niveau des prix. Toute cette année, on s’est vraiment passionné·es sur le côté challenge de Label Emmaüs. En février, on a séparé notre organisation en 7 postes et mis en place les outils adaptés pour chacun. 

Par exemple, le studio photo existait mais on l’a rendu plus ergonomique. On en a fait un studio 3 en 1 sans manipulation manuelle, donc un gain de temps énorme. À l’inverse, il n’y avait pas de poste d’expédition, alors on l’a créé. Tout ça on l’a fait en suivant les formations Label Emmaüs, en discutant, en faisant des essais. 

« L’un de mes plus gros apprentissages a aussi été de faire des colis avec de la recup’. Ça demande de l’expérience, mais c’est formidable de savoir et pouvoir le faire ».

 

• Quel est votre rythme de création d’annonces et comment le maintenez-vous dans le temps ?

Notre bonne moyenne, c’est entre 120 et 150 annonces par mois.

Maintenant je suis seul donc j’arrive à maintenir le rythme grâce aux outils qu’on a améliorés toute l’année. J’ai gagné en efficacité. La relation avec les salarié·es du tri et en boutique est telle que même si on ne va pas chercher directement dans les arrivages, ils nous proposent toujours quelque chose de très pertinent.

Quand nos objets ont beaucoup tourné, on les remet au tri ou en boutique. Parfois on met même en place des enchères hollandaises. 

• Comment sélectionnez-vous les objets mis en ligne et comment vous assurez-vous de leur qualité ?

Avec les outils de Label Emmaüs, on a mis en place un début de gestion commerciale : suivre les tendances, etc. Pour la qualité on a appris qu’il fallait quasi ou pas de défaut. On apprend à avoir cette exigence dans la rédaction des annonces. Il faut se demander soi-même “est-ce que j’achèterais ça ?”.

Grâce à la synergie avec les salarié·es, d’une certaine manière c’est tout le monde qui travaille à Shop Solidaire. Chacun·e vient enrichir notre sélection avec ses goûts et ses connaissances personnelles. On communique : on peut donner des conseils, dire pourquoi on prend un objet ou pas et ils apprennent. L’inverse est vrai aussi, les centres d’intérêt et attentions particulières enrichissent le Shop Solidaire. 

“Quand c’est original c’est pour Label” 

• Quels sont vos conseils d’objets à chiner dans votre boutique en ligne ?

Je vois deux aspects : ce qui est le plus demandé, et ce qui est plus surprenant ou intéresse surtout les collectionneurs. Récemment, on a sorti des premières éditions de BD de 1969 en état neuf qui ont bien plu. 

Dans ce qui se vend le mieux, les univers de la maison et de la mode sont à égalité : on a beaucoup de bijoux et de vêtements. En déco, on a régulièrement des tableaux et des sculptures, des vinyles (plein !!) et toute la vaisselle.  

• Qu’est-ce que vous apporte la gestion de votre boutique sur Label Emmaüs à titre personnel ? Quelles compétences acquises pourront vous servir dans un prochain projet professionnel ? 

Énormément. Après que le Covid-19 ait stoppé mon activité de photographe, j’ai postulé et la Croix Rouge a vu que ça me conviendrait d’aller à Shop Solidaire. Ça m’a remis sur les rails et redonné confiance en moi et en la valeur du travail. C’est très gratifiant d’essayer de faire les choses pour le mieux et de voir le résultat presque immédiat. Ce qui est motivant et passionnant dans la structure d’insertion, c’est la dimension challenge de soi-même et des problématiques du moment, c’est de nourrir l’espoir de construire quelque chose et de trouver des solutions.

« Avec une boutique en ligne on se sent très proche du client, même si on ne le voit jamais. »

L’expérience est fabuleuse par ce côté antenne de la Croix Rouge en ligne, qui est intéressant, stimulant et formateur. D’une manière générale, être opérateur m’a apporté des compétence en gestion, en efficacité, sur la précision, l’attention, la réactivité, l’objectivité et le relationnel. J’ai essayé d’en tirer le maximum, j’ai joué le jeu, j’ai écouté ce qu’on me disait. J’ai beaucoup appris sur le commerce, le e-commerce, et acquis des connaissance dans le numérique, comme dans les aspects plus manuels : faire des colis indestructibles, classer les objets, etc. 

Mon projet pro va être en rapport aussi avec la vente en ligne donc c’est une expérience excellente de gérer une boutique en ligne dans ce cadre, avec le parcours d’insertion de la Croix Rouge et avec tout le soutien de l’équipe Label Emmaüs qui est excellent.

 

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