Nos articles « Lumière sur » un vendeur solidaire reviennent ! Depuis notre dernière rencontre avec le vendeur de jouets d’occasion CARIJOU, des saisons et des modes sont passées, mais la seconde main continue !

Entre écocyclerie, friperie et même blanchisserie, découvrons ensemble les activités de Patmouille, au service de la seconde main et de l’insertion professionnelle.

L’association Patmouille, entreprise d’insertion et vendeur seconde main

Créée en 1994 à Vallet, près de Nantes en Loire-Atlantique, l’entreprise d’insertion Patmouille déploie son projet sur trois activités pour lutter contre les inégalités d’accès à l’emploi : une blanchisserie, une écocyclerie et une friperie.

Placer l’humain au cœur de l’action, tel est l’objectif du projet de l’association qui a élargi des offres d’insertion au cours du temps. En 2023, c’est une équipe de 30 salarié·es, dont 2/3 en parcours d’insertion  et 70 bénévoles qui travaillent sur les trois sites.

 

« Patmouille, c’est une association qui est super, avec une ambiance familiale. Sans les bénévoles, l’association n’existerait pas. »

Nous avons échangé avec Élisa , opératrice de l’activité en ligne de l’association sur Label Emmaüs.

Rencontre avec Élisa, opératrice Label Emmaüs chez Patmouille

  • Constance : Depuis quand ta structure s’est-elle lancée en ligne ? Depuis combien de temps es-tu opératrice Label Emmaüs ? 

Élisa : Patmouille existe sur Label Emmaüs depuis janvier 2021, créée par Nathalie, qui est maintenant brocanteuse. Puis il y a eu deux autres personnes ; et moi ça fait un an tout pile aujourd’hui que j’ai repris l’activité !

Elisa mesure une lambe

Je suis seule à plein temps, je gère tout : de la sélection au colisage. Pour les sélections, de temps en temps des bénévoles me mettent des choses de côté, mais comme les salarié·es en parcours d’insertion bougent tout le temps, tout le monde ne sait pas ce que je fais.

  • D’où viennent les objets que vous vendez en ligne ? 

Les objets de l’écocyclerie et de la friperie ne sont que du don des gens du coin, des villages autour de chez nous. 

Pour la vente en ligne, généralement on sélectionne ce à quoi l’on est sensible. Moi par exemple j’aime bien les objets un peu asiatiques, mais globalement je sélectionne à l’instinct. J’ai appris à repérer les objets qui se vendent le mieux. 

  • Quels sont les objets qui se vendent le mieux dans votre boutique en ligne ?

Souvent, ça dépend des périodes. À Noël par exemple,  les bijoux, les montres et la fripe en général, partent très vite. Sinon généralement ce sont les vases, les lampes et les statues qui plaisent beaucoup. Je suis étonnée mais les salières et poivrières un peu originales se vendent aussi super bien ! Côté fripe, c’est surtout les bijoux et les sacs à main. 

J’ai aussi par exemple un client régulier qui se démarque : il n’achète que de l’art africain qui ne se vend pas du tout en magasin. Donc tout ce qui est art africain, je le mets sur Label.  

Les objets varient aussi en fonction des influences. Des objets que Nathalie vendait, que les gens s’arrachaient, on ne peut plus les mettre en vente aujourd’hui car ce n’est plus tendance. Tandis que tout ce qui est mobilier vintage en rotin part à toute vitesse ces derniers temps. 

rayons Patmouille

  • À quoi ressemble ta journée type chez Patmouille ? 

Les locaux de l’écocyclerie et de la friperie sont collés. J’arrive par l’écocyclerie, où je participe au point du matin. Ensuite je fais un petit tour pour faire du repérage sur des nouveaux apports que je n’aurais pas vus. Puis je m’installe dans mon bureau avec mon petit cappuccino. Je check mes mails, messages, et les nouvelles commandes et je fais ma to do list

Il y a les jours d’annonces et les jours de colis. Les jours d’annonces, je les crée en 3 étapes : des recherches sur l’objet, la création de l’annonce et les photos. Les photos, toujours à la fin, car ça permet de bien bien analyser l’objet, de ne rien oublier pour créer l’annonce, et de savoir exactement quel(s) détail(s) photographier. 

J’apprends beaucoup sur le tas sur les objets, j’avais les compétences informatiques mais il y a encore des choses que je ne maîtrise pas, alors je fais mes petites recherches. Grâce aux achats de certain·es client·es régulier·es, je fais des recherches pour analyser les profils des acheteur·ses et analyser la mise à prix, etc. 

Dans les colis, je mets toujours un petit mot, puis je les donne à mes responsables qui vont les déposer la plupart du temps. Ces jours-là, je crée parfois quelques annonces plus rapides.

  • Quel est ton rythme de création d’annonces et comment le maintiens-tu ?

J’essaie d’avoir toujours autour de 6 annonces par jour. L’important c’est minimum 5 par jour pour garder de la visibilité sur Label Emmaüs. Mais je viens aussi souvent en renfort dans les espaces de vente, quand on manque d’effectif sur nos jours de vente (mercredi et samedi), à la caisse par exemple.

« Je sers un peu de couteau suisse avec les bénévoles et salarié·es »

  • Qu’est-ce que t’apporte la gestion de ta boutique sur Label Emmaüs à titre personnel?

C’est le meilleur job que j’ai eu dans ma vie, c’est un plaisir ! J’ai appris énormément et ça a vraiment changé mon regard sur l’histoire des objets. C’est un cadeau inestimable parce que maintenant, où que j’aille, je suis beaucoup plus attentive et je respecte encore plus tous ces objets qui ont de l’histoire.

Mon activité m’a aussi vraiment réconciliée avec le monde du travail. Après le lycée, j’ai directement travaillé mais mes jobs ne me faisaient pas vibrer. Je voulais quelque chose en accord avec mes valeurs, et en l’occurrence la seconde main qui est déjà quelque chose que j’appliquais dans ma vie. Quand j’ai vu l’annonce, je me suis dit “c’est pour moi!” 

« Je vais pleurer le jour où je vais partir, c’est une parenthèse enchantée. »

Je suis arrivée avec des doutes car je savais ce dont j’avais envie mais pas forcément comment y parvenir.  L’expérience Label Emmaüs est géniale : les formations, l’accompagnement, et tous les outils auxquels on a accès.

Quand tu fais la liste tu te rends compte que tu as acquis bien plus de compétences que tu ne pourrais le croire. J’avais déjà des connaissances mais ça permet de développer d’autres compétences, en informatique ou au SAV par exemple, pour les personnes éloignées de l’emploi. Et je dirais même encore plus quand tu es seul·e car il y a plein de choses qui peuvent servir pour des projets futurs. 

Merci à Élisa pour son témoignage ! 

Constance Maulet

Constance Maulet

Chargée de contenu éditorial chez Label Emmaüs, partager mes valeurs dans mon environnement de travail est essentiel pour moi. Chez Label Emmaüs, j'allie ainsi ma sensibilité personnelle aux problématiques d'inclusion sociale et de consommation responsable, à l'importance d'y sensibiliser un public toujours plus large.

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