La box de noël ! Pour ceux qui aiment, l’art, lire, partager, planter des graines pour une société qui se renouvelle…
Oui c’est vrai, le confinement ce n’est pas drôle ! C’est vrai aussi que cette période est difficile et que les fêtes seront un peu particulières pour tout le monde cette année. Mais haut les coeurs !, nous sommes là ! Et nous avons tant de chaleur à partager (dans le respect des gestes barrières bien sûr) que vous passerez quand même de superbes fêtes. C’est promis !
Et pour commencer, vous retrouvez cette année notre box de noël. Vous pouvez la commander ici dès maintenant. Cette fois nous nous sommes dépassés. Nous vous avons préparé une box emplie d’art, de surprises, bonne pour nos petits coeurs stressés et pour la planète aussi.
Bon, avouons-le, on nous a un peu aidés. Pour illuminer vos fêtes, nous avons mis les petits plats dans les grands, ou plutôt de grands artistes dans nos petites boites. Des artistes que vous connaissez sans doute déjà ou plutôt certaines de leurs oeuvres. Il s’agit de la sculptrice fildeferiste Lor et du peintre-affichiste Paella.
* Box : photo non contractuelle
Une box de noël pour des fêtes festives et responsables
Une box de noël pleine de surprises…
Attention édition limitée ! Dans cette box de noël, vous trouverez :
- Un livre proposé par le Mouvement Emmaüs pour que Le Combat Continue, dans le sillage des combats portés par l’abbé Pierre, son fondateur.
- Un livre surprise choisi avec soin par Label Librairie solidaire
- Des sachets de thé « Plaisir solidaire » à partager
- Des graines à planter « Semons la transition écologique, solidaire et numérique »
- Une carte cadeau de 10 euros pour chiner ce qui vous plaira sur le site Label Emmaüs et se faire plaisir
Et surtout :
- Une oeuvre originale de l’artiste peintre-affichiste Paella ou de Lor, la sculptrice fildeferiste
Et tout cela pour un montant de 25 euros. Vous vous en doutez, il faut se dépêcher, c’est une édition limitée ! Donc pour offrir ou se faire plaisir, c’est par ici.
Deux artistes revisitent les phrases de l’abbé Pierre
Tout au long de sa vie, l’abbé Pierre, fondateur du mouvement Emmaüs, a porté haut et fort un message de solidarité et d’amour. Il s’est aussi battu contre l’exclusion, contre l’indifférence et bien souvent par les mots. Depuis la création de Label Emmaüs, nous nous attachons à transmettre les valeurs du mouvement, celles de cet homme qui a su rapprocher les gens et ouvrir les yeux à ceux qui ne voyaient pas la misère.
Cette année, nous avons laissé passer ce message par la poésie de deux oeuvres bien différentes et toutes deux engagées. Mais quel artiste ne l’est pas ? Et plutôt que de décrire leur travail, nous préférons leur céder la parole, ils vous parleront d’eux bien mieux que nous et leur oeuvre aussi.
Merci à toi de nous donner l’opportunité de vous découvrir. Pourrais-tu nous parler un peu de ton travail ?
Lor : Je suis sculptrice fildefériste. Je réalise des sculptures en fil de fer. Je m’attache particulièrement à l’émotion et aux ombres qu’elles peuvent créer. Je fais également des portraits de profil à partir de photos.
Mes créations se poursuivent un peu selon les retours des gens. C’est important pour moi, on se rend compte que ce qu’on fait fait écho au regard des gens. Ce sont eux qui me poussent. Par exemple pour les bijoux, j’ai eu une grosse commande d’œuvres en laiton. Après j’ai commencé avec un bracelet puis j’ai poursuivi avec des boucles, petit à petit.
Paella : Je suis peintre-affichiste. Mon activité principale est la peinture. Je suis plutôt colleur d’affiches que street-artiste même si on me classe parmi ces derniers. On colle souvent des étiquettes à ceux qui font des choses dans la rue. Mon activité de colleur d’affiches me permet aussi de dire des choses qui n’ont pas forcément leur place dans la peinture. Ce n’est pas le même public, ils s’intéressent à ce qui est dit dans la ville.
J’utilise un personnage universel, sans personnalité (personnage rose au visage spiralé) pour continuer des actions politiques dans le sens large, c’est à dire en rapport avec la ville. Pour forcer à réfléchir par le biais de l’humour. Ce qui compte dans mes oeuvres, c’est ce que ça va dire aux autres. Et ça ne marche que quand quelqu’un entre dans le jeu, lit les phrases…
En parlant de phrases, pour la box de noël, nous t’avons donné quelques citations célèbres de l’abbé Pierre. Habituellement, comment utilises-tu les mots dans ta création ?
Lor : Depuis que je suis allée à l’exposition des oeuvres de Magritte au Centre Pompidou fin 2016, je reprends aussi des phrases dans mes sculptures. J’ai commencé avec une petite phrase à l’intérieur d’un cadre puis des petites phrases sur des socles. J’ai fini par faire toute une série de cadres. Le jeu sur les phrases ou les mots dans la sculpture, c’est aussi exprimer une forme de poésie, donner des messages.
Paella : Pour ce travail, j’ai repris les citations de l’abbé Pierre et j’ai ajouté des phrases personnelles en contrepoint ou en réponse. Je travaille souvent sur les mots. Pour moi, les formules et les citations sont un piège et je me sers de ça. L’abbé Pierre, par exemple, avait écrit ou dit cela dans un texte, un discours et cela trouvait sa place. Sorti du contexte, c’est moins évident. Je me sers de ce type de langage qui parait évident pour en faire quelque chose de pas si évident.
Pensons aux sentences ou proverbes qu’on ne peut plus utiliser de la même façon aujourd’hui car le contexte change comme par exemple pour la phrase, ‘on ne prête qu’aux riches !’ C’est faux de nos jours, ce n’est plus juste… Le langage, selon moi, est utile pour dire les choses de la façon la plus juste et telles qu’on les pense mais c’est aussi dangereux. On le voit sur les réseaux sociaux. Un mot mal compris et on est tout de suite lynché. C’est l’idée du dialogue impossible. Je pense aussi qu’on est abreuvé de mots et qu’il est difficile d’avoir un esprit critique avec tout ce qu’on voit, ce qu’on lit.
A Label, nous nous intéressons beaucoup au réemploi des objets et à leur détournement. La chine c’est aussi l’acte fondateur d’Emmaüs. Toi, ça t’inspire quoi ?
Lor : Dans la série que j’ai faite, ‘Sortons du Cadre’, j’ai effectivement récupéré des cadres et j’en ai fait la découpe. J’en ai d’ailleurs récupéré une partie dans la communauté Emmaüs. Mais je ne prends pas des objets de récup parce que je veux en faire quelque chose. C’est plutôt une idée qui vient quand je croise l’objet… La création vient parce que j’ai une idée par rapport à un objet.
Paella : Le recyclage, oui ! Toute ma série ‘Bon débarras’ est là-dessus. Pendant deux ans, je publiais quelque chose sur un objet qui croisait mon chemin dans la rue. Je faisais ça à vélo. C’était une certaine idée de l’objet et pour moi, le reflet d’une société en transformation. Remplacer les choses, jeter,… c’est normal aussi mais tellement étonnant ce que tu trouves. Parfois des choses neuves (vêtements) que j’utilise pour moi.
C’est un fil conducteur, pas l’essentiel ! Par exemple, ça commence par un canevas trouvé dans la rue… Ca m’amuse de prendre quelque chose de banal, fait sur des modèles avec peu d’innovation artistique. C’est intéressant à détourner. L’exercice consiste alors à dire quelque chose de plus intéressant que la base originale.
Nous vivons une période difficile. Comment vis-tu ce second confinement ?
Lor : C’est vraiment différent du premier confinement. Plus flippant ! La première fois, tout le monde était chez soi. Maintenant, tout le monde peut bosser sauf nous. Quand on est dans l’art et la culture, c’est violent. Personnellement, je n’ai pas pu utiliser le confinement de façon créative comme je l’avais fait la première fois. C’est aussi violent économiquement, ça fait beaucoup.
Paella : Le premier confinement, c’était morne et j’avais peu de stimulation. Je me tenais à cette gymnastique de publier quelque chose chaque jour. Socialement, c’est vraiment dur à vivre, les coupures avec les autres, les empêchements. Difficile d’avoir une vie sociale et la vie culturelle qui s’arrête ! Pas seulement l’activité économique… Surtout à Paris, c’est dingue ! Tout est éteint et arrêté. Ce n’est pas réjouissant.
Je ne me plains pas. Il y a des choses satisfaisantes bien sûr mais la société va mal. On se dit que les choses marcheront mieux après, pour l’écologie, l’aspect sociétal, dans le rapport aux autres. Il y a quand même le risque de redémarrer pareil même si les gens ont l’impression que tout ça va être une leçon. Ce n’est pas facile de changer.
Et l’art et la culture dans tout ça. Ca change quoi ?
Lor : Quand j’ai travaillé avec Emmaüs, c’était pour un atelier de poésie de mots, c’était une expo qui se déroulait au centre d’hébergement. Là, j’avais le sentiment d’être active autour de l’insertion. Dans mon travail actuel, c’est plus pour les gens en général. Ils me disent que la poésie les aide. Ce n’est pas une aide concrète, plutôt émotionnelle. Ca répond au besoin de penser à autre chose que la condition dans laquelle on est.
Paella : L’art lutte contre ça (l’impossibilité de changer). D’une part il y a le divertissement et au-delà du plaisir esthétique, il y a l’idée d’éveiller, faire fonctionner l’esprit et la réflexion. On peut faire évoluer certaines personnes, avec le street art aussi car c’est davantage médiatisé. C’est pour ça que c’est important que ça dise quelque chose, que ce ne soit pas seulement une jolie image…
Nous remercions de tout cœur Lor et Paella pour leur contribution exceptionnelle. Notre box de noël est en édition limitée donc profitez-en. Elle n’est qu’un minuscule aperçu de leur immense espace créatif. Nous vous invitons à découvrir leurs œuvres et bien sûr à suivre ces artistes sur Instagram et Facebook pour Lor (Laure Simoneau), sur Facebook pour Paella (Paco Chimiellas). Leur atelier respectif est un voyage pour un autre monde, de poésie, de rêves, d’humour et de remise en question.
Que des choses dont nous avons grandement besoin en ce moment !