Depuis notre dernière interview d’Arnaud chez Shop Solidaire, il est toujours aussi important pour nous de vous faire régulièrement découvrir la parole d’un vendeur solidaire présent en ligne.

Pour bien commencer l’année, découvrez le témoignage d’Enora et Alexandre sur l’activité en ligne du chantier d’insertion professionnelle, l’association Le Grenier le Havre.

Notre vendeur solidaire Le Grenier, chantier d’insertion professionnelle havrais 

Avec en moyenne 150 salarié·es en insertion professionnelle, Le Grenier le Havre a deux boutiques de vêtements et d’accessoires et une ressourcerie (linge de maison, livres, vinyles, décoration, vaisselle, jouets et meubles) de 900m2 dans la ville du Havre.

Ressourcerie solidaire Le Grenier Le Havre

Rencontre avec Enora, coordinatrice des ventes au Grenier et Alexandre, opérateur Label Emmaüs

  • Constance – D’où viennent les objets que vous vendez en ligne ?

Enora – Les objets que nous vendons sont issus de dons. Au départ, c’était que le textile donné par les gens. Puis au fil des années, il y a eu des évolutions qui ont mené à récupérer plus de choses. Au Grenier, il y a tout un service de tri à la source après le dépôt dans les bornes. Il y a aussi un sas où les gens peuvent déposer des meubles. 

Sur Label, on vend surtout beaucoup de vêtements à la base. Mais on a envie d’évoluer sur les objets, la déco, l’électroménager et le meuble en click & collect.

  • Observez-vous des évolutions dans votre activité en ligne dans le temps ?

Alexandre – Avant, on vendait surtout des vêtements de sous-marques (Primark, Carrefour, Auchan), que les salarié·es au tri nous apportaient. Mais le prix n’avait aucun intérêt par rapport au temps que l’on y passait. Alors maintenant on met plutôt en vente les choses qui sortent de l’ordinaire. 

« Notre objectif, c’est de gagner de l’argent pour pérenniser l’association ».

Enora –  Aujourd’hui, c’est moi qui choisis directement les objets dans nos boutiques.  On part sur des vêtements de luxe, du vintage. Comme ça prend du temps et que l’on veut faire du qualitatif, on prend des objets qui se vendent plus cher. On fait moins mais de meilleure qualité. 

boutiques Le Grenier Le Havre

Le petit prix c’est en boutique, nous on est dans la recherche de la pépite, tout sur label 

  • Depuis combien de temps travaillez-vous sur l’activité Label Emmaüs et depuis quand votre structure s’est-elle lancée ?

Le Grenier le Havre s’est lancé en 2020 sur Label Emmaüs

Enora – J’ai repris la main sur l’activité Label Emmaüs en 2023, comme coordinatrice des ventes. 

Enora et Alexandre travaillent pour notre vendeur solidaire Le Grenier Le Havre

 

On est un chantier d’insertion assez gros avec une moyenne de 150 salarié·es, c’est pour ça que le direction a voulu employer des coordinateur·rices qui chapotent les encadrant·es qui chapotent eux-mêmes les salarié·es. C’est parfois compliqué car l’activité est très cadrée et on n’a pas la main sur tout. 

 

Alexandre – Je suis salarié polyvalent dans la structure depuis juillet 2023. C’est-à-dire que l’on tourne sur ce que l’on appelle les différents “villages” : il y a le village du tri, ou de la communication par exemple. Et moi, je suis sur le village Label Emmaüs. 

  • Comment s’organise l’activité Label Emmaüs au Grenier ?

Alexandre – On est quatre à travailler sur l’activité Label Emmaüs. Tout n’est pas forcément facile pour chacun·e d’entre nous car on n’a pas les mêmes compétences ou capacités et ce n’est pas forcément évident de se former. 

“ Il faut avoir la fibre et c’est toujours mieux qu’il y ait des affinités”

Anthony, par exemple, fait les photos car il n’aime pas être sur l’ordi ! Le fait de choisir des objets avec plus de valeur, c’est aussi plus sympa à photographier. 

Moi, je fais un peu de tout. Je m’occupe de la photographie parfois, je livre les colis dans les points relais, et je fais le service après-vente (SAV). Aïcha gère les annonces et les commandes, et est aussi formée au SAV. Anthony s’occupe de nettoyer les objets, de les photographier et de préparer les colis. Youssef est là depuis début décembre. 

l'équipe de notre vendeur solidaire, Le Grenier Le Havre

  • Quelle est votre “journée type” et votre rythme de création d’annonces ?

Enora – Ils travaillent 4 jours par semaine car ils ont 1 jour dédié à la recherche d’emploi et à la formation

Alexandre – Quotidiennement, on essaie de faire au minimum une dizaine d’annonces. On aimerait bien augmenter mais pour cela il nous faudrait plus de personnes et de matériel. Pour les commandes, ça varie énormément, pas forcément en fonction des objets que l’on met en ligne mais des périodes (week-ends, jours fériés). C’est en début de semaine qu’il y a le plus de commandes.  

  • Que vous apporte la gestion de la boutique sur Label Emmaüs à titre personnel ?

Alexandre : Par rapport à mon projet, il n’y a pas trop de rapport avec les opérations du quotidien.  J’hésitais beaucoup à rester mais c’est toujours intéressant d’avoir un emploi, et c’est important d’avoir des collègues. Mon activité sur Label Emmaüs est donc toujours un petit plus même si ce n’est pas directement lié à mes envies et passions.  A côté, je coach des enfants, alors former Youssef par exemple, former à comment bien faire des colis, j’aime bien.

Enora – Ce que j’aime énormément dans le travail que j’ai à faire c’est l’accompagnement des salarié·es dans la construction de leur parcours professionnel,  et la transmission du savoir : parler de sa propre expérience et donner envie. Il y a plein de choses à mettre en place et c’est super intéressant car il n’y a pas de monotonie. Il y a toujours moyen d’améliorer ce que l’on propose. C’est vrai que ça me change énormément de ce que j’ai pu faire avant mais c’est humainement très enrichissant.

  • Qu’apporte l’activité Label Emmaüs aux salari·ées en parcours d’insertion de votre structure ?

Enora – Les gens qui travaillent chez nous sont censés tourner de village en village et derrière, ne pas rester dans la structure. C’est donc plutôt intéressant pour ça de travailler sur une plateforme. C’est important que tout le monde soit capable de remplacer les autres, parce qu’ils ne sont là que de passage puisque l’objectif est de trouver un travail.

On change un peu de politique, on essaie de mettre les gens aux postes qui répondent aux besoins et attentes de nos salarié·es pour qu’ils aient aussi envie d’apprendre. 

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