Et si nous allions à la rencontre des écrivaines du bout du monde…

Car le 8 mars,  nous fêterons la journée Internationale du droit des femmes, l’occasion de se rassembler à travers le monde et de faire un bilan sur la situation des femmes.

Et l’occasion pour Label Emmaüs de vous inviter à partir aux quatre coins du monde découvrir huit écrivaines fascinantes. Voici donc quelques lignes venues des cinq continents pour célébrer la journée des femmes comme il se doit.

Femmes écrivaines : un autre reflet de la société

Svetlana Alexievitch – La Guerre n’a pas un visage de femme

J’ai trois foyers : ma terre bélarusse, la patrie de mon père où j’ai vécu toute ma vie, l’Ukraine, la patrie de ma mère où je suis née, et la grande culture russe…

Prix Nobel de littérature en 2015, Svetlana Alexievitch est une autrice et journaliste russophone soviétique puis biélorusse. En tant que participante active de la révolution bélarusse depuis 2020, elle est menacée d’arrestation et a pris la parole à travers les médias pour dénoncer les persécutions envers les intellectuel.les.

Sa carrière de journaliste l’a conduite à beaucoup écrire sur des conflits comme la guerre d’Afghanistan, la dislocation de l’URSS ou la catastrophe nucléaire de Tchernobyl. Ses œuvres, recueils de témoignages et de récits puissants, lui ont valu une renommée internationale. Et cela dès 1985 avec La Guerre n’a pas un visage de femme où elle réunit des témoignages d’anciennes combattantes de la Seconde Guerre Mondiale.

Fiona Capp – Portrait de l’artiste en hors la loi

Ruben sourit en se grattant la nuque.
– Ils vont vous manger toute crue, dit-il.
– Les requins ne me font pas peur.
– Non, mais les surfeurs, Hannah.

Surfer la nuit

Et si on faisait cap pour l’Australie et la liberté loin de Melbourne et de la modernité. Car c’est là que Fiona Capp, journaliste, critique, romancière et professeure, nous amène Surfer la nuit, au gré des vagues australiennes. C’est à dire s’enfoncer dans l’obscurité pour une quête métaphysique au cœur de paysages australiens sublimes.

Et si vous préférez la terre ferme, commencez par découvrir un Portrait de l’artiste en hors la loi qui se déroule à la fin du XIXème siècle. Fiona Capp nous livre ici un récit impressionniste dans lequel évolue la femme, l’artiste sensible, celle qui perçoit.

Xue Xinran – Chinoises

Xinran est un pseudonyme signifiant en chinois « volontiers », « de bon cœur »

Xue Xinran est une écrivaine et journaliste chinoise qui a souffert dès son plus jeune âge de la condamnation de ses parents jugés réactionnaires par le régime. Elle écrit son premier poème à sept ans et devient journaliste pour Mots sur la brise nocturne. Cette émission de radio quotidienne est consacrée aux femmes et Xinran l’anime pendant une dizaine d’année. De ces entretiens elle tire un livre, sa première œuvre, Chinoises, qui lui confère une notoriété mondiale. La Chine vue à travers le regard de femmes…

Maram al-Masri – Les Âmes aux pieds nus

Elodie. Un jour il ouvrit brusquement la porte de la salle de bain. J’étais nue je tentai en vain de le repousser ; l’affrontement dura quelques minutes. D’une seule main il me coinça entre la porte et le mur, les épaules écrasées, le corps compressé. Je le suppliai de ne pas me frapper. Ce jour-là personne d’autre n’était à la maison que la violence, la peur et la mort qui fait sa ronde.

Les âmes aux pieds nus

Maram al-Masri est une poétesse syrienne. A la fois ambassadrice du Secours Populaire et  de la Camera Arte de Reggio Calabria en Italie, elle s’investit également contre la violence faite aux femmes. Ses œuvres poétiques ont été traduites en plusieurs langues. Une écriture simple et lyrique autour de thèmes universels comme l’amour, la douleur, l’exil, la nostalgie et la liberté. Deux belles oeuvres vous permettront de la découvrir sur Label Emmaüs : Les Âmes aux pieds nus et Par la Fontaine de ma bouche.

Annie Ernaux – La Place

Je me considère très peu comme un être singulier, au sens d’absolument singulier, mais comme une somme d’expérience, de déterminations aussi, sociales, historiques, sexuelles, de langages, et continuellement en dialogue avec le monde (passé et présent), le tout formant, oui, forcément, une subjectivité unique. Mais je me sers de ma subjectivité pour retrouver, dévoiler les mécanismes ou des phénomènes plus généraux, collectifs.

Depuis qu’elle a reçu le prix nobel de Littérature en 2022, on ne cesse de parler d’elle. Annie Ernaux est née en 1940 en Normandie, dans un milieu social modeste. Elle est devenue professeure de Lettres et l’une des écrivaines françaises les plus reconnues. Son œuvre est tirée de son expérience personnelle et dans ses récits, elle évoque tantôt l’ascension sociale de ses parents, tantôt son mariage ou sa sexualité. Elle offre une écriture froide, un style neutre et une approche minimaliste qui bouleverse l’écriture. L’un de ses premiers romans, La Place, marque durablement les esprits de toute une génération.

écrivaines françaises

Toni Morrison – L’Œil le plus bleu

Essayiste, romancière, critique et enseignante, Toni Morrison fait partie de l’histoire, de celle des Lettres et celle des écrivaines. En effet, elle a été la première afro-américaine à avoir remporté le prestigieux Prix Nobel de Littérature en 1993. Depuis elle n’a cessé d’explorer le passé, revenir sur l’esclavage et la condition sociale des afro-américains.

Son premier roman, L’oeil le plus bleu, raconte l’histoire de Pecola, onze ans, qui aimerait avoir des yeux bleus, être jolie et remarquée, que son père arrête de boire, son frère de fuguer… Le monde noir, l’enfance, la servitude des femmes,… Des thèmes au centre de l’oeuvre de Tony Morrison, une atmosphère poignante et une plume américaine à découvrir de toute urgence.

Alejandra Pizarnik – A propos de la comtesse sanglante

Ecrire, c’est donner un sens à la souffrance.

Journal, novembre 1971

Alejandra Pizarnik est une poétesse et journaliste argentine, fille d’un jeune couple d’émigrés russes. Dès son plus jeune âge, elle est marquée par les douleurs de ses parents, eux-mêmes souffrant des souvenirs, des horreurs et des pertes liées à la guerre. Et la littérature et la philosophie sont ses premiers refuges.

Entre Paris où elle fait la connaissance de Cortazar, Octavio Paz, Rosa Chacel et Buenos Aires où elle revient finir ses jours, sa trop courte existence nous a livré des œuvres poétiques singulières et fascinantes. A propos de la comtesse sanglante par exemple, nous fait découvrir dans une poésie pleine de cruauté le monde effrayant de la comtesse meurtrière Elisabeth Bâthory.

Fatou Diome – Celles qui attendent

Fatou Diome est une écrivaine franco-sénégalaise. Après avoir grandi avec sa grand-mère dans un village de pêcheurs au Sud Ouest du Sénégal, l’écrivaine décide rapidement de côtoyer les hommes plutôt que de s’occuper des repas et des tâches ménagères. Et à treize ans, elle part étudier la littérature en ville et songe à devenir professeure de français. Tombée amoureuse d’un Français, elle quitte alors le Sénégal pour la France où elle se consacre à l’écriture.
Dès le début des années 2000, elle publie des œuvres engagées qui font d’elle une des autrices les plus sollicitées sur les questions politiques et sociales. Celles qui attendent sont les mères de Lamine et Issa, clandestins partis pour l’Europe mais aussi les femmes de ces deux émigrés. Quatre femmes qui connaissent la trahison, l’oubli, le destin changeant. Car la vie n’attend pas les absent.es…

Et si vous en voulez encore…

Sur Label Emmaüs, vous avez le choix, avec environ 2 millions de livres d’occasion à petits prix et de fabuleuses écrivaines à découvrir. Mais si vous souhaitez plus de choix pour tomber sur votre futur coup de cœur au féminin, voici une autre sélection faite pour vous. ainsi que notre dernier article avec nos auteurs et écrivaines du moment.

Et de votre côté, n’hésitez pas à nous faire découvrir vos lectures, nous sommes heureux.ses de fêter cette journée des Femmes avec vous.

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