Qui sont les personnes réfugiées et comment les aider ?

Le 18 décembre marque la journée internationale des migrant.es. Dans un contexte d’actualité brulante à ce sujet, nous souhaitons mettre en lumière les migrant.es et réfugié.es qui font partie intégrante de notre pays et font la richesse de celui-ci.

En effet, nous vivons aujourd’hui dans une société mondialisée et le nombre de migrant.es a fortement augmenté au niveau international depuis la deuxième moitié du XXème siècle.

Différence entre personne migrante et réfugiée, enjeux actuels de la crise migratoire, moyens d’action à notre échelle … nous espérons que cet article vous éclaire et vous donne envie d’agir.

Comment passer à l’action et aider les personnes réfugiées ?

A la différences d’autres causes importantes pour notre société, on observe une certaine difficulté à fédérer les citoyen.nes et à les faire descendre dans la rue en signe de soutien. Néanmoins, il existe de nombreux moyens de s’engager à son échelle pour aider les personnes étrangères.

Accueillir une personne réfugiée chez vous

La majorité des personnes réfugiées passe plusieurs nuits dans la rue quand elles arrivent en France. Alors pour faire preuve d’humanité et créer un réel lien avec elles, pourquoi ne pas leur offrir l’hospitalité quelques jours ou semaines ?

Plusieurs associations telles que SingaUtopia 56 ou encore Réfugiés Bienvenue proposent des programmes dédiés afin de mettre en lien hôtes et accueillis.

accueillir réfugié

Rassurez-vous, aucun risque légal à aider un.e réfugié.e pour vous. En effet, les personnes ayant obtenu le statut de réfugié ont un titre qui leur donne le droit de séjourner en France. Celles qui ont déposé une demande de titre de séjour vivent, elles aussi, dans la légalité, le temps que soit instruit leur dossier. Les seules personnes en situation irrégulière sont celles qui ne sont pas allées à la préfecture déposer leur demande d’asile. C’est le cas de certain.es réfugié.es accueilli.es par les familles, qui sont dans la légalité car ce dispositif est encadré et légal.

Cet engagement extrêmement utile et important pour pallier au manque de structures d’accueil vous apportera une expérience unique à la découverte des personnes étrangères et de votre humanité.

Donner des cours de français en toute convivialité

La Fourmillère, c’est une association fondée par une bande d’ami.es engagé.es qui ont voulu rendre le bénévolat aussi simple qu’un verre entre potes. Et en 2019, ils ont commencé à organiser des cours de français à destination des personnes réfugiées. En 2020, à cause du covid, ils ont eu la super idée d’organiser ces cours en ligne via messenger !

cours FLE réfugiés

Aujourd’hui, où que vous soyez en France, vous pouvez donc donner un peu de votre temps pour échanger avec un.e ou plusieurs apprenant.es en présentiel à Paris ou en ligne ! Pour en savoir plus et vous inscrire, rejoignez le groupe ici.

Jolies rencontres et bons moments à la clé 🙂

Aider les personnes dans leurs démarches administratives ou juridiques

Fondée en 1939 au sein des mouvements de jeunesse protestants afin de lutter contre le nazisme, l’association La Cimade s’engage à partir des années 50 dans l’accueil et les actions pour répondre aux besoins des immigré.es qui arrivent en nombre en France. Parler et écrire le français, mais aussi disposer de possibilités de loisirs et d’activités qui favorisent une meilleures insertion dans la société d’accueil … La Cimade défend la dignité et les droits des personnes réfugiées et migrantes, quelles que soient leurs origines, leurs opinions politiques ou leurs convictions.

aide démarches administratives réfugiés

Aujourd’hui, plus de 2600 bénévoles sont engagé.es au sein de l’association partout en France. Parmi les différentes missions, on retrouve principalement l’aide et l’accompagnement aux démarches administratives et juridiques, qui s’avère souvent être un parcours du combattant pour les personnes fraichement arrivées dans notre pays.

Découvrez les missions de la Cimade et les façons de vous engager ici.

Quelles sont les drames migratoires du moment ?

L’Afghanistan

La situation actuelle

Principal pays d’origine des personnes réfugiées en France, vous n’êtes pas sans savoir qu’un drame se joue actuellement pour la population Afghane. Nous avons beaucoup entendu parler de ce pays en août, au moment de la prise de Kaboul par les talibans et du retrait des forces américaines.

La couverture médiatique est en train de redescendre mais la situation reste catastrophique et oblige la population à fuir son pays (déjà plus de 120 000 personnes). Parmi les dangers pesant sur le peuple afghan à cause de cette crise humanitaire, nous pouvons évoquer les suivants :

  • Retour à un régime islamique radical bafouant les libertés humaines et appliquant la charia : interdiction de l’homosexualité, peine de mort …
  • La perte des droits acquis au cours des 20 dernières années par les femmes : sortir sans chaperon masculin, faire des études, travailler, ne pas porter la burqa, ne plus subir de mariage forcé ou de lapidation pour adultère…
  • 8,7 millions de personnes se retrouvent au bord de la famine, et plus de trois millions d’enfants de moins de 5 ans font face à une malnutrition aiguë, selon le Programme Alimentaire Mondial (PAM). La population se retrouve donc à choisir entre fuite et faim.

Ce qu’on vit actuellement a un arrière goût de seconde guerre mondiale. Il ne faut pas fermer les yeux sur les drames qui se jouent là-bas et accueillir décemment les exilé.es qui arrivent à nos frontières.

Les Afghan.es en France

Au total, moins de 13 % des réfugiés afghans arrivent en Europe.

Aujourd’hui, l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII) évalue à 45 000 le nombre d’Afghan.es détenteur.ices d’un titre de séjour en France (contre 148 000 en Allemagne). Cette population est la première détentrice du droit d’asile dans notre pays, devant le Bangladesh et le Pakistan.

Cette population ne serait pas très communautariste et aurait une bonne capacité d’intégration. Le 15 août dernier, ce sont 2500 personnes supplémentaires qui ont fuit vers la France.

Les flux maritimes de réfugié.es en Méditerranée

Le recours aux traversées dangereuses par la mer est une caractéristique constante et préoccupante des mouvements de réfugié.es et de migrant.es dans de nombreuses régions du monde, principalement en provenance de Lybie. Pour beaucoup, monter à bord d’un bateau impropre à la navigation s’avère être la seule option pour fuir un conflit ou des persécutions et rechercher la possibilité d’une vie plus digne ailleurs.

Selon un décompte établi par l’Organisation Internationale pour les Migrations, au moins 1500 migrant.es sont mort.es noyé.es en Méditerranée en 2021, dont 86 depuis début octobre.

Alors que les naufrages se multiplient en Méditerranée et avec eux les actes inhumains pratiqués par les passeurs, les pays d’accueil ont tendance à se renvoyer la balle au lieu de prendre en main le problème. Les médias, quand à eux, se réapproprient le sujet et laissent parfois craindre un « envahissement » aux européens. Les associations humanitaires et le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) proposent 8 solutions afin de résoudre la crise migratoire.

Qui sont les personnes immigrées ?

Personne migrante, immigrée, réfugiée … Des amalgames sont souvent faits dans les médias pour parler des personnes étrangères, d’autant plus en cette période pré-électorale durant laquelle toute le monde s’exprime sur le sujet sans forcément s’y connaitre. Une petite remise en contexte nous paraissait donc importante.

Les personnes migrantes

En France, les personnes immigrées représentent 6,8 millions, soit 10,2 % de la population totale en 2020 (source : rapport INSEE 2021). De plus, 2,5 millions de personnes, soit 36 % d’entre elles, ont acquis la nationalité française.

Un.e immigré.e est une personne née étrangère à l’étranger, venue s’installer en France pour au moins 1 an, qu’elle ait acquis ou non la nationalité française par la suite.

Une personne peut être conduite à se déplacer en dehors de son pays pour différentes raisons : exercer un emploi ou le rechercher, rejoindre des membres de sa famille… Ces personnes n’ont pas forcément quitté leur pays à cause d’une menace ou besoin de protection.

Les personnes réfugiées

Parmi cette population étrangère, nous retrouvons les personnes réfugiées.

Les réfugié.es se trouvent hors de leur pays d’origine en raison d’une crainte de persécution, de guerre, d’extrême pauvreté, de violence ou d’autres circonstances qui exigent une protection internationale.

A leur arrivée en France, les réfugié.es font une demande d’asile et accèdent à la reconnaissance du statut réfugié.e si leur dossier est accepté par l’Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides (Ofpra). En 2020, l’Afghanistan, le Bangladesh, le Pakistan, la Guinée et la Turquie sont les premiers pays de provenance des premières demandes d’asile. Les réfugié.es constituent un groupe spécifiquement défini et protégé par le droit international car la situation dans leur pays d’origine rend impossible un retour chez eux.

La France et l’accueil migratoire

La France est, historiquement, un pays d’accueil. Elle est cependant aussi l’un des pays d’Europe de l’Ouest où l’immigration est parmi les plus faibles (13% au sens de l’ONU, contre 10% pour l’Italie, 14% pour le Royaume-Uni ou 18% en Allemagne). En 2019, elle se situe ainsi au 16e rang des pays d’immigration dans l’Europe des 28.

Nous espérons que cet article vous as donné des éléments de contexte intéressants et vous as donné envie d’agir auprès des migrant.es à votre échelle.

Et surtout n’oublions pas que « Nous sommes tous hommes d’une seule et même Terre. »

Anne-Sophie Tournadre

Anne-Sophie Tournadre

Sensible aux injustices sociales et consciente de l'urgence d'une transition écologique, je pense - comme le disait l'Abbé Pierre - qu'il ne faut pas attendre d'être parfait‧e pour commencer quelque chose de bien.

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