Il faut que la voix des hommes sans voix empêche les puissants de dormir

L’abbé Pierre

Manifestation du 17 octobre 2020, copyright @collectiflafaille

Lundi 23 Novembre 2020

Une seule voix pour un accueil digne des exilés

Pour que la voix des hommes sans voix empêche les puissants de dormir comme le souhaitait l’abbé Pierre, encore faudrait-il qu’elle arrive jusqu’à nous ! Que la misère qu’on nous cache, même si personne ne peut l’ignorer, prenne visage et nom. Et que chacun puisse raconter son histoire…

Manifestation du 23 novembre 2020

Il y a à peine 15 jours, une manifestation réunissait plusieurs associations humanitaires et 450 exilés place de la République. Tous rassemblés ici une semaine après leur évacuation d’un camp de migrants à Saint-Denis. Avec tentes et espoir de trouver un endroit où demeurer ne serait-ce qu’une nuit, pour faire passer l’épuisement de l’errance.

Médecins du Monde sur Twitter soulignait aussi qu’il s’agissait de « visibiliser ceux que l’on cherche à disperser » et de rompre avec le cycle « infernal d’évacuations et de campements indignes ».

Le 23 novembre, copyright @abdulsabor

23 novembre, copyright @abdulsabor

A peine installés, aussitôt évacués ! Une heure à peine après l’arrivée des exilés, les forces de police sont intervenues pour confisquer les tentes dans lesquelles les réfugiés se trouvaient encore parfois. Des actions non exemptes de violence qui ont indigné le pays tout entier.

Car,… hasard inattendu de la misère, – il en arrive parfois heureusement -, cela a concouru à ce que l’on puisse apercevoir, ne serait-ce que quelques minutes, l’impasse dans laquelle se trouvait des femmes, des enfants, des hommes.

Merci la place de la République, merci la polémique sur la loi de Sécurité Globale. Sans oublier les élus, les avocats, les journalistes qui étaient présents. Merci les associations qui se battent chaque jour pour aider celles et ceux que nous souhaiterions remercier avant tous les autres : nos amis exilés qui ont eu le courage d’affronter un nouveau refus d’hospitalité.

La détresse invisible de milliers de sans abri

Une fenêtre ouverte pour que l’on tente de mieux connaître ceux que l’on refuse d’aider. Ils sont plus de 3000 exilés et cela pour la seule Ile de France, à vivre dans des campements de fortune dont on les chasse régulièrement. A devoir improviser chaque jour pour manger, dormir, se garder au chaud, sans perspective de lendemain. Car livrés aux aléas des politiques, des directives données aux forces de l’ordre. Aux prises de conscience incertaines et à la solidarité qui peinent à arriver aux confins des périphéries et territoires où on cache la misère.

Et avant que certains n’arrivent épuisés place de la République, voici ce qu’on vivait au quotidien, dans les camps de fortune mais aussi à Calais où on filme si peu.

La voix des exilés pour une fois battait d’une commune mesure avec la nôtre et nous entendions la même demande que celle que nous formulons chaque jour !

 

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