Les acteurs qui luttent contre la fracture numérique

 

Dans l’article “Qu’est ce que la fracture numérique ?” de la semaine dernière, nous avons vu que ce phénomène avait de nombreuses conséquences. Mais la fracture numérique n’est pas une fatalité ! 

Une solution? Des solutions pour lutter contre la fracture numérique

On pourrait croire que la réponse la plus évidente serait de revenir en arrière dans cette course effrénée du numérique. Mais cela serait dommage, car comme nous l’avons vu dans notre précédent article, le numérique permet beaucoup de choses utiles. Il permet par exemple de trouver un travail, de s’informer, de rester en contact, etc. 

Plusieurs acteurs essaient aujourd’hui de répondre à cet enjeu à leur manière. Il n’y a en effet pas une solution unique, mais bien des solutions différentes et adaptées pour chacun. Nous revenons ensemble sur plusieurs initiatives qui visent à résorber la fracture numérique. 

Les décisions étatiques pour plus d’inclusion numérique

La lutte contre la fracture numérique étant un enjeu national, il est essentiel que l’Etat prenne des mesures en ce sens. Ainsi, en décembre 2017, le gouvernement lançait une « stratégie nationale d’inclusion numérique » afin, notamment, d’apporter du réseau aux zones blanches françaises. Si la mesure tarde à porter ses fruits, elle montre que ce phénomène est désormais considéré comme un problème national. 

Par ailleurs, la CILPI subventionne des associations qui forment des travailleurs migrants au numérique comme Coallia.

Enfin, les pouvoirs publics ont compris que le mobile était souvent la première étape vers une sortie de l’illectronisme. L’application Pôle Emploi, développée pour permettre un meilleur accès au digital aux personnes éloignées de l’emploi, a été téléchargée plus de 6,5 millions de fois. Les connections depuis les mobiles au site seraient aussi nombreuses que celles effectuées sur ordinateur en 2019. 

Les associations, têtes de proue du changement pour un numérique plus solidaire

Les associations participent également activement à la lutte contre la fracture numérique. Emmaüs Connect est une structure qui permet de former plus de 40 000 personnes aux outils numériques dans six régions. Il s’agit d’un accompagnement complet, qui va de formations régulières à l’acquisition de smartphones à prix solidaire.

D’autre part, la coopérative Label Emmaüs, permet à des structures de l’économie solidaire de vendre leurs objets en ligne tout en favorisant la réinsertion. En effet, son activité Label École forme des personnes éloignées de l’emploi aux métiers du e-commerce. Ainsi, Label Emmaüs fait une action deux-en-un : elle met en avant les structures auparavant éloignées du digital tout en aidant des personnes illectronistes à se familiariser avec les TIC.

Le TalkBack :  l’espoir de smartphones plus inclusifs

On l’a mentionné, le mobile représente un vrai espoir contre la fracture numérique. Les systèmes d’exploitation Android et IOS ont développé des options TalkBack qui permettent aux personnes illettrées ou malvoyantes d’utiliser un téléphone. L’assistance vocale pourrait se révéler être une vraie piste contre cette inégalité, mais elle est encore imparfaite. 

Les citoyens en action contre l’exclusion numérique

Les grands organismes ne sont pas les seuls à se mobiliser, les citoyens aussi redoublent d’efforts ingénieux à leur échelle. Par exemple, Yann Prétot, un adolescent originaire d’un petit village de Saône-et-Loire, a détourné légalement le réseau internet d’un village voisin en 2017 pour fournir du réseau aux gens de son village. 

Il est donc important d’avoir à l’esprit que le futur sera inéluctablement numérique et que même les personnes les plus en marge doivent y prendre part. Si le numérique n’a pas que du bon, il est nécessaire de l’apprivoiser pour évoluer sereinement dans une société connectée. Nous avons tous un rôle à jouer contre la fracture numérique, que ce soit en rejoignant des associations ou en participant à son échelle comme Yann ! 

Anne-Sophie Tournadre

Anne-Sophie Tournadre

Sensible aux injustices sociales et consciente de l'urgence d'une transition écologique, je pense - comme le disait l'Abbé Pierre - qu'il ne faut pas attendre d'être parfait‧e pour commencer quelque chose de bien.

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