Près de deux tiers des français affirment être préoccupés par une mode plus éthique et responsable*. Pas facile de s’y retrouver quand les matières et la provenance sont écrites sur des étiquettes riquiqui ! Et puis même quand on y met du sien, c’est au risque de finir par s’habiller exclusivement avec des robes-salopettes en feutre vert : non merci ! Alors, être fashion sans être victime, c’est possible ? Réponse.

« Fashion mais pas cons »

Tout un programme ! « Fashion mais pas cons », telle est la devise du collectif Ethique sur l’étiquette. Sa mission ? Dénoncer une industrie textile qui précarise et asservit en Asie du sud est et ailleurs ses travailleurs, et inciter les citoyens à consommer autrement. Car si les entreprises du textile essaient de plus en plus de communiquer sur leur responsabilité sociale et environnementale, la production est loin de suivre le discours. 

La mode éthique ne se définit pas qu’en creux par rapport à la mode industrielle. Elle a une définition positive, et même plusieurs définitions, il y a plusieurs manières d’être éthique en matière de mode : en produisant et en commercialisant localement dans de bonnes conditions de travail, en utilisant des matériaux respectueux de l’environnement et de la santé, en réemployant les vêtements et en recyclant les matières, en permettant l’insertion des personnes exclues du marché du travail … et Emmaüs travaille sur plusieurs de ces axes à travers ses friperies partout en France et son site e-commerce (ouais, nous !), Label Emmaüs.

De plus en plus de jeunes marques montantes intègrent les questions environnementales et sociales dans leur démarche. On peut ainsi citer Loom qui invite ses clients à acheter moins mais mieux, 1083 qui relocalise et dépollue la fabrication de jeans, Les Récupérables, qui font le pari fou de faire de la mode pointue et made in France à partir de vieilles nappes de grand-mères, Bourgeois Boheme, marque londonienne qui confectionne des chaussures à partir de … fibres d’ananas pour un joli rendu cuir, ainsi que toutes les marques fédérées par le collectif Ethipop ou hébergées chez Dressing Responsable. On pourrait en citer tant d’autres, la liste est longue et donne de l’espoir !

Ce mouvement pour une mode plus éthique transforme l’industrie sur toute la chaîne et peut faire renaître des territoires entiers : en témoignent les Fashion Tech Days qui viennent de se clôturer à Roubaix, un colloque rassemblant la pointe de la R&D Mode dans le Nord, territoire en son temps déserté par l’industrie textile. Vous l’aurez compris, une autre voie est possible, et elle est déjà en train de se tracer !

Objectif : #zérodéchet

Selon plusieurs études, une femme ne porterait en fait que 30% de ce que contient son armoire. Quand on sait cela, il devient évident que l’émergence de toutes ces nouvelles marques éthiques, bien qu’une excellente nouvelle, ne suffira pas à changer la mode. Il va falloir s’y coller, que vous le vouliez ou non. Jésus, Gandhi, l’abbé Pierre et Pierre Rabhi sont tous aussi fermes : tenter de changer le monde, ça commence nécessairement par d’abord se changer soi-même ! Et si l’on parle de mode, cela veut dire couper court au rythme effréné d’achat que nous impose la fast fashion.

Pour cela, deux stratégies :

1. la stratégie « circulaire », à adopter si pour vous, renoncer au renouvellement régulier de votre garde-robe serait un déchirement : acheter des vêtements d’occasion, louer ou encore échanger pour redonner vie à vos vêtements. Pourquoi acheter neuf si l’on peut trouver son petit perfecto, ses sneakers, son sac en cuir et même ses robes à paillettes en seconde-main,  et sans se ruiner ? 

2. la stratégie « minimaliste » si vous êtes plus mûre et déjà bien en chemin vers une sobriété heureuse : il s’agit de vous constituer une garde-robe « capsule », qui tient en peu de place et qui soit composée exclusivement de basiques et d’intemporels aux couleurs classiques, qui s’associent facilement et traversent les saisons sans piquer les yeux.

Choisissez votre stratégie zéro déchet, préférez l’occasion au neuf, préférez les marques éthiques à la distribution de masse, et vous verrez : être fashion sans être victime, c’est à portée de main, et de clic !

 

*Source : Les consommateurs souhaitent plus d’éthique mais ne veulent pas payer plus, Etude LSA, 2013

Pas de commentaires

Laisser un commentaire