Il y a quelques années, Joséphine est entrée chez Emmaüs pour y déposer des vêtements. Interpelée par une petite affiche en vitrine : « Nous recherchons des bénévoles », elle est revenue quelques semaines plus tard. C’était il y a six ans.

Six ans déjà que Joséphine vient régulièrement donner de son temps et de son sens du détail. Sa spécialité, le linge d’antan : nappes, serviettes, napperons et dentelles.

Le linge du temps jadis, un trésor

Joséphine, comme plusieurs autres bénévoles contribue à rafraîchir, laver et blanchir, amidonner et sécher, repasser, mesurer, plier et enfin coter et étiqueter les nappes, draps et autres sets de serviettes. Il n’y a pas de raccourci, pas d’autre manière de valoriser le linge ancien : c’est une question de respect.

Car il faut imaginer qu’à l’époque, chaque ouvrage était brodé main avec soin : telles des belles au bois dormant filant en attendant patiemment leur prince charmant, nos grand-mères devenaient femmes en se constituant leur trousseau au fil des années et des grands événements jusqu’au plus prestigieux, le mariage.

Le trousseau, c’est une somme de textiles, vêtements et linge de maison, que les jeunes filles « troussaient », c’est à dire mettaient en paquet, se dotant en vue de rejoindre leur futur foyer. Le trousseau pouvait être très fourni ou ne compter qu’une seule pièce, selon le niveau de richesse de la famille. Les filles issues de familles modestes devaient filer, coudre et broder chaque pièce par elles-mêmes, quand pour les filles plus aisées, la broderie était une activité optionnelle, car leurs familles pouvaient acheter des étoffes et faire appel à des brodeuses.

Les décors, plis, dentelles, rubans, chiffres, broderies, tous ces détails font de chaque ouvrage une pièce unique et exceptionnelle. Parfois, sur une pièce jaunie par le temps ou tachée, le monogramme seul peut encore avoir de la valeur. Ce linge blanc n’a rien perdu de sa noblesse d’antan, filé dans des matières naturelles, chanvre, lin, coton, métis, il est très recherché aujourd’hui par les chineurs.

 

Maintenant vous comprenez mieux le dévouement de Joséphine depuis six ans au stand de linge ancien, elle fait vivre un patrimoine, un bien commun.

Mais Joséphine n’est pas fixée dans le passé et la nostalgie pour autant : pour elle, la vente en ligne fait partie du présent, c’est un levier pour faire mieux connaître le mouvement Emmaüs et une chance pour chacun d’acquérir des articles de qualité issus du travail de valorisation des dons.

 

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