Une fois n’est pas coutume, on va vous parler de politique, saison oblige.

Politique.

Le mot nous vient du grec politicus (πολιτικός), qui signifie « l’affaire des citoyens ». Or la vie politique, nous en sommes tous à peu près d’accord, est de moins en moins l’affaire des citoyens. Une fois tous les cinq ans, oui, bon.

Voilà le constat, enfin, si l’on s’en tient aux apparences. Car les citoyens s’affairent bel et bien, si, si ! Mais discrètement, en dehors des ruptures quinquennales, en dehors des feuilletons politiques.

Le saviez-vous : un grand nombre de nos acquis sociaux est né, incubé, dans des organisations à but non lucratif. On doit par exemple le RMI (ancêtre du RSA), la Couverture maladie universelle (CMU) ainsi que la Droit au logement opposable (dispositif DALO) à l’association ATD Quart Monde.

Et oui, le monde associatif, syndical et coopératif, sans parti mais pas sans vision, sans bruit, mais avec une vraie voix(e), change le monde en pratiquant la politique concrètement, au quotidien.

Mais les trains à l’heure, c’est pas vendeur. Et pourtant, une somme de petits trains à l’heure est déjà en route pour résoudre des problèmes qui ne sont pas encore remontés aux oreilles de nos responsables politiques. 

Alors s’engager comme on peut, semer de petits actes à son échelle, signer des pétitions, manifester, devenir bénévole, etc., non seulement cela réenchante la citoyenneté, cela permet de croire à nouveau que l’on peut changer le monde, mais c’est également efficace ! C‘est ce que nous apprend la fable du colibri, tirée d’une légende amérindienne que nous raconte Pierre Rabhi, fondateur du mouvement des Colibris

Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés, atterrés, observaient impuissants le désastre. Seul le petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu.

Après un moment, le tatou, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit : « Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! » 

Et le colibri lui répondit : « Je le sais, mais je fais ma part. »

Alors c’est sûr, cette politique là, menée par les citoyens, « par le bas » comme on dit, cette politique des petits pas et des modestes becquées de colibris, elle est lente à transformer la société, elle prend son temps, mais elle finit par la transformer en profondeur.

Dommage donc que le monde associatif soit aujourd’hui davantage considéré comme un « suppléant » aux collectivités, là où le service public a disparu, que comme la véritable nébuleuse d’innovation sociale et écologique qu’il est, déjà là à inventer les solutions de demain.

Bon ben voilà, c’est pas demain qu’on va changer le monde… Mais si vous êtes partants pour après-demain, si vous faites partie de ces milliers de citoyens qui s’occupent de leurs affaires et qui font leur part, alors répondez à l’appel des solidarités, Répondez présent !

 

 

Laisser un commentaire