A l’heure de l’objet connecté et de l’intelligence artificielle qui ont vocation à dépasser l’intelligence humaine, à l’heure de l’obsolescence programmée par les grandes firmes mondiales, à l’heure de l’utopie manquée d’une technologie au service de la relation sociale, Tri Rhône-Alpes, une irréductible structure Emmaüs spécialisée le déchet électronique, résiste.

Résister à l’ère du tout-technologie : vive le low-tech !

Tri Rhône-Alpes (Tri-RA), c’est chaque année 400 tonnes de déchets électroniques évités, et pas moins de 10 emplois créés en 13 années d’existence grâce au réemploi et au recyclage.

D’année en année, Tri-RA a approfondi sa démarche : du déchet évité à la réparation, de la réparation à la re-fabrication de pièces détachées, de la re-fabrication à la formation, et enfin de la formation à la lutte contre la fracture numérique villes/campagnes avec une sorte de « bibliobus numérique » rural. La méthode de Tri-RA consiste à partir des besoins sociaux identifiés localement, pour y apporter des solutions qui s’appuient sur les nouvelles technologies, et non le contraire : proposer des produits technologiques standardisés et « gadget » qui appellent toujours plus de consumérisme.

David contre Goliath, Tri-RA a pour mission de lutter contre l’obsolescence programmée, ou l’organisation délibérée par les grands fabricants d’une durée de vie des produits de plus en plus courte, dans le but d’assurer la fidélisation des clients, de faire en sorte que ces derniers s’équipent régulièrement, avec la V1.0, puis 2.0, le modèle S, le modèle X et son nouveau chargeur, le modèle PLUS, …

Artisanat 2.0. : réapprendre à faire par soi-même

Clin d’œil résistant : Tri-RA recycle une technologie du passé, le laser, pour en faire une technologie d’avenir : la découpe laser. Cette dernière permet de découper avec une précision sans pareille des matériaux aussi divers que le plexiglas, le métal ou le bois. Pourquoi ? Tout simplement pour revenir à la matière, la travailler différemment, lui redonner de la valeur au lieu de la jeter.

Or le travail sur la matière est le principal moyen d’action d’Emmaüs :

Notre premier moyen, partout où cela est possible,
est le travail de récupération qui permet de redonner
valeur à tout objet et de multiplier les possibilités
d’action d’urgence au secours des plus souffrants.

Extrait du Manifeste Universel d’Emmaüs, 1969

L’hypothèse est simple : si chaque consommateur devenait aussi un producteur, réparateur, re-créateur, nous pourrions de mieux en mieux nous passer des produits made in China, et retrouver un lien concret aux choses, redécouvrir leur valeur et le temps qu’elles demandent.

Les piliers de cette démarche sont l’autonomie et le partage des connaissances, le faire par soi-même et l’apprendre avec les autres, la prévention des déchets et la lutte contre l’obsolescence programmée. Tri-RA n’est pas seul sur le front de la re-fabrication : un vent d’artisanat 2.0. souffle aussi bien dans le monde de l’entreprise que dans les sphères artistiques, et grandit dans la société en général.

On parle de mouvement « Makers« . Qui sont ces « Faiseurs », en bon français ? Avant tout des bricoleurs, des amateurs assumés, des bidouilleurs enthousiastes, qui s’approprient les moyens de produire qu’offre le quotidien, avec une forte dimension créative : la matière est d’abord travaillée en production, mais elle devient aussi un moyen d’expression.

Pour trouver de la matière, Tri-RA a réussi à fédérer un groupe d’entreprises industrielles du bassin autour d’une économie circulaire locale : les rebuts de production des uns deviennent la matière première des autres.

Plusieurs des entreprises engagées dans cette démarche vont même un peu plus loin : elles sont non seulement pourvoyeuses de matériaux, mais aussi clientes du Fablab de Tri-RA, un lieu de partage de connaissances et d’une nouvelle forme de production, qui s’appuie sur les nouvelles technologies comme l’impression 3D, l’impression UV, l’Arduino ou encore la découpe laser.

Le Fablab de Tri-RA, c’est un peu une auberge espagnole : tout le monde y entre et s’y forme, du groupe scolaire à l’entreprise industrielle, en passant par les associations locales ou les designers indépendants. Visites pédagogiques, formations, … le champ d’action du Fablab s’étend de la simple initiation à la R&D !

Tous makers : fabriquez votre propre imprimante 3D en 4 jours !

Au delà de ces publics qui visitent le Fablab régulièrement, chacun peut se former avec Tri-RA, pour fabriquer sur mesure des pièces détachées qui ne se fabriquent plus ou coutent cher à l’achat grâce à l’imprimante 3D. Ou carrément pour y apprendre à fabriquer votre propre imprimante 3D en 4 jours ! Et à partir de rebuts électroniques s’il vous plaît !

 

4 jours nourri(e) et logé(e), 32 heures de formation au Fablab de Tri-RA, et vous repartez avec votre mini-imprimante 3D, paré(e) pour sérieusement rejoindre les rangs des Makers !

Cette offre de formation est disponible sur Label Emmaüs au prix de 900 € (dont 50% d’acompte à l’achat) en suivant ce lien ou en cliquant sur la photo ci-dessous :

 

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